Quelle excitation au début du printemps quand les jardiniers guettent le moment de préparer les semis.. J’ai pris du retard sur tout le monde et je me suis rappelé que Vianney m’avait envoyé une toute petite enveloppe avec en annotation la mention de 13 graines, variétés de tomate. il m’avait précisé que c’étaient des variétés anciennes en dehors du circuit commercial. Je n’étais pas prêt en 2023 pour le semis et la plantation.
En 2024, anticipant sa venue en Bretagne en avril, Je me suis décidé d’aller voir Pascale (Chevalier) , notre référence en ce domaine, chez elle, où elle avait déjà réalisée ses semis avec notre tribu de StCo.
Nous sommes le 22 mars. Bien équipée en matériel pour le semis, je prépare avec elle les semis.
Ma première surprise est de retrouver exactement le nombre de 13 graines que nous avons compté « religieusement »sur son cahier pour ne pas les perdre.
Elle les place ensuite délicatement sur le terreau que je viens d’acheter, en les répartissant soigneusement. Elle tasse délicatement la surface avec une réglette en bois dont la taille est ajustée à la caissette. Elle les place ensuite dans les petites serres chauffées où perlent un peu d’humidité.
Les semis restent en couveuse chez Pascale. Je dors ainsi très bien rassuré.
2 semaines, 16 jours plus tard , je suis invité chez Pascale pour le rempotage.
Le 6 avril chez Pascale Les plants étouffent. On dit qu’ils filent, car ils s’allongent en quête de la lumière correspondant à la chaleur de leur environnement. S’il fait 25°, la plante s’attend à recevoir une lumière correspondant à ces 25°, comme dans ses conditions normales d’existence, dehors. Là il leur manquait de la lumière, donc les plants se sont dirigés vers la lumière et ainsi s’allongent très vite sans proportionnellement s’épaissir. On le voit sur la photo, ils sont pâles longs et faibles. L’étape d’après, c’est qu’ils tombent, et meurent.
10 des 13 graines ont donné des petits plants qu’il est maintenant temps de sortir et de replacer dans de petits godets.
Nous aurions dû les rempoter plus tôt, les soumettre à moins de chaleur, et surtout les mettre dans un endroit plus lumineux. Nous allons tenter de les maintenir en vie en les rempotant et les mettre ensuite dans de meilleures conditions.
10 des 13 graines ont donné des petits plants qu’il est maintenant temps de sortir et de replacer dans de petits godets. Ce qui est fait chez Pascale avec du terreau et un godet par plant.
Mais , oh surprise, pensant naïvement qu’elle garderait les plants, elle me refile les plants , charge à moi de bien les élever. Me voilà en route pour Carnac. Je suis seul avec mes plants du 12 avril au 25 avril. C’est là où je tâtonne: je les mets dans le salle de séjour derrière la baie vitrée, je les sors dès qu’il fait beau, je les rentre dès qu’il pleut fort ou qu’il fait froid. Mais je ne fais pas bien les choses puisque les plants sont en difficulté, j’en perds 3 , il en reste 6 et 1 plus petit.
Note de Vianney: «Là je pense qu’ils vont mourir, mais tu peux tenter de les repiquer en enterrant plus profondément la tige. Si tu fais ça, il faut ensuite bien arroser et attendre 24h avant de les remettre dehors. Et pour être sûr que tes semis ne filent pas, tu devrais les mettre dehors la journée et dedans la nuit ».
Mais l’Ange Gardien arrive des Alpes de Haute Provence.
Le 27 avril, Il regarde les plants et il décide rapidement de prendre des mesures, d’abord de rempoter les plants dans des godets plus grands, de les arroser par le fond du récipient, de les placer sur la pelouse dehors, plutôt que sur les dalles de la terrasse (rôle de réverbération). Cours de bien-être de le condition des plantes, en s’adaptant aux conditions climatiques très changeantes.
Bilan le 30 avril, 3 jours plus tard, les 7 rescapés dont l’un encore un peu chétif, sont là.
Vue du haut , c’est beaucoup mieux
Maintenant nous attendons la date fatidique des Saints de Glace , cette année 2024
Saint-Mamert (Samedi 11 mai 2024), Saint-Pancrace (Dimanche 12 mai 2024), Saint-Servais (Lundi 13 mai 2024).
Pascale déclenche l’alerte, plantation en pleine terre. et le 18 mai sur les autres parcelles du terrain sont plantés les tomates sur les autres secteurs du terrain StCo. Le 14 mai, les 6 principales sont “magnifiques”,
Vianney prépare le terrain adossé au nord à des arbres (des frênes), protégé à l’est par une haie sèche, exposition sud avec le soleil qui tarde un peu en raison de ces écrans végétaux à l’est, et perdant aussi un peu de lumière en fin de journée. L’exposition idéale n’existe pas !
La veille, nous avions éliminé quelques cotylédons et gourmands, pour laisser à la plante le temps de cicatriser avant le repiquage. Puis l’indispensable paillage que ce soit dans les Alpes de Haute-Provence ou à Carnac, paillage complété pour l’élargir au delà des plants de tomate, protégeant ainsi l’ensemble de la parcelle.
Les topinambours sont éjectés aussi (il en reste bien sûr toujours un peu)
Les tuteurs en bambous sont installés pour la suite `
Pour compléter, plants de salades devant, basilic (3 plants entre les tomates) et ce matin , 28 mai, oeillets d’Inde (5 plants) de chaque côté.
Les soins après la plantation
La question des gourmands que ce soit lors du rempotage, lors de la plantation ou dans le suivi de la croissance du plant se pose ainsi régulièrement.
Certains préfèrent laisser les gourmands, qui permettent à la plante de s’élargir sur les côtés, de « buissonner », d’avoir plus de fruits, et de pousser plus naturellement.
D’autres éliminent les gourmands pour justement leur permettre de monter verticalement et éloigner aussi le risque de contact avec une terre humide et le risque de mildiou. Cela permet de densifier les plants sur une zone donnée, et de faire moins de fruits mais plus gros.
Dans tous les cas, il y a aussi nécessité d’éliminer les gourmands quand ils sont trop bas avec le risque de contacter avec le sol, ou quand les feuilles de ces gourmands sont tâchés et abimés.
Voyons la manière de faire en images avec le commentaire de Vianney: Voilà un beau gourmand qui est situé très bas, qui en est à son début, que Vianney délicatement pince entre le pouce et l’index pas trop près du tronc principal pour ne pas prendre le risque de le déchirer
Un autre exemple
A gauche, suivez le doigt, vous avez un petit gourmand à éliminer sanas discussion. Au dessus une belle branche pouvant prêter à discussion. Les feuilles sont en bonne santé, elle est haute, vous pouvez la laisser et la surveiller.
A droite, un autre plant avec une branche horizontale dont les feuilles sont attaquées. Il faut l’éliminer.
La conclusion coule de source, il faut régulièrement à quatre pattes, surveiller vos plants.
A suivre……Le printemps reste encore chaotique , avec quelques belles éclaircies et quelques belles journées , mais avec globalement une température restant entre 14°C et 18°C. Nous sommes le 3 juin
Le 14 juin, nous perdons un bon plan à la suite d’un coup de vent alors que les tomates n’étaient pas encore attachées aux tuteurs pourtant mis en place. La croissance rapide de la tige principale a eu raison avec une cassure nette.
Pour ne pas perdre cette variété, Vianney m’a conseillé de faire une bouture si possible d’un gourmand (je venais malheureusement des les enlever) ce qui est fait dans trois bocaux avec de l’eau et du soleil en attendant que des racines se développent). Elle a été repiquée sur du terreau mais j’attends…
Autour des tomates
Rapidement , autour des tomates, plantation de salades et de basilic et du côté ouest oeillets d’inde (tagetes ) de deux variétés différentes (tenufolia , jaune et erecta orangé), plantes compagnes des tomates.
La surveillance continue. Les feuilles sans se flétrir ne sont aussi belles qu’au départ: sous arrosage, pluviométrie et humidité excessive (?), température froide la nuit, pas de tâche sur les feuilles.
L’été est chaotique sur le plan de la météo avec beaucoup de pluviométrie. Le feuillage est important mais les tomates tardent. le mildiou guette. Pour ne citer qu’un autre exemple, il n’y a pas eu de miéllée de printemps et le bilan en fin d’été est d’une forte baisse avec une production en forte baisse (seulement 40% pour l’apiculteur de Carnac) et la perte d’un tiers des ruches.
Les premières tomates apparaissent avec quelques exemples de nos plants: voici deux variétés, l’une ancienne Coeur de Boeuf et la deuxième que je croyais être une Nice de crimée mais qui serait plutôt une variété plus récente Stripe of Yore.