Qui est le coupable ?

Dans cette observation faite le 29 mai et le 3 juin 2022 à StCoJardin (Carnac), sur des jeunes plantations d’arbres fruitiers de notre jardin potager, regardez bien la photographie d’un pommier planté en février de la même année.

Araignée Crabe

Ce qui frappe d’abord, c’est une araignée crabe (nom lié à la posture des pattes) de couleur blanche qui joue l’acrobate. Elle s’appelle aussi Misumène (du genre misumena)
puis une grande toile tendue entre trois branches du jeune pommier…

Les chenilles

ensuite une multitude de petites chenilles (genre yponomeuta) (en haut et à droite sur la photo) avec d’autres petits points innombrables sur la toile: pucerons , acariens…..?

L’attaque des feuilles

enfin des feuilles attaquées, certaines recroquevillées

Quel est le risque pour notre pommier et quel est le coupable?

Analysons successivement les protagonistes:

L’araignée crabe ou Misumène

Analysons successivement les protagonistes:

La misumène variable fait partie de la famille des thomises, qui sont identifiables grâce à leurs 4 paires de pattes antérieures plus développées. Leur caractéristique est de se déplacer sur le côté, tel un crabe, d’où la position acrobatique qu’il développe sur cette toile. Il est capable de s’adapter en changeant de couleur en 24 heures par la sécrétion d’un pigment qui le rend jaune ou vert pâle.

Les « arachnologues » nous apprennent que les araignées ont un rôle de prédation des insectes ravageurs. Dans un beau jardin diversifié avec une variété de strates, il est possible de dénombrer jusqu’à 100 espèces du sol au sommet des arbres. Elles prennent ce qu’il y a sauf les espèces qui se défendent chimiquement comme les punaises.

“La plupart des araignées sont toutes petites et au sol. Elles sont microscopiques (3mm) et font des mini toiles à la base de la végétation. Elles sont peu remarquables mais ce sont la moitié des espèces de France. Beaucoup d’espèces dans le jardin ne font pas plus d’un millimètre. Elles mangent des pucerons et des acariens. Les araignées sont prédatrices à l’inverse des papillons qui sont charognards. Elles jouent le rôle de régulateurs des populations d’herbivores et éventuellement de ravageurs au jardin, si on veut leur donner un rôle. Avec un cortège développé et stable au jardin, un peuplement équilibré : la régulation sera optimale.”

Il y a un lien entre le mode de chasse, leur rôle et la famille des araignées

(1) avec la famille des grosses toiles géométriques, la toile qui intercepte au vol les insectes,

(2) avec le faux faucheux qui fait des fils anarchiques qui se croisent dans tous les sens, interceptant de façon aléatoire une mouche qui passe par là,

(3) avec une toile en nappe, typique des tégénaires, dans une grange et une cabane jardin. Quand une proie se pose dessus, la tégénaire saute sur sa proie.

Les toiles sont des avertisseurs, des supports de capture. Ensuite l’araignée emmaillote la proie avant qu’elle ne s’échappe et utilise ses glandes à venin. Il n’y a pas que des toiles pour la chasse : il y a aussi des loges pour se réfugier la nuit, pour la mue ou la reproduction (cocon avec les jeunes)
.
En réalité les araignées crabes ne tissent pas de toile , elles chassent à l’affût, souvent posées sur des fleurs source Samuel Dagnous).

Notre premier suspect est plutôt une aide dans la lutte contre les ravageurs du pommier.

Les chenilles

Sur l’application iNaturalist, la réponse est genre Yponomeuta (malinella) ou « teigne du pommier » ,un petit papillon de nuit, mesurant environ un cm de long, quelques millimètres d’épaisseur et d’une envergure de 16 à 23 mm. Il est ici à l’état de larves ou de chenilles

La chenille est un lépidoptère. C’est la larve du papillon. La plupart des chenilles se nourrissent de végétaux vivants et certaines espèces sont des ravageurs très redoutés en cultures légumières. Parmi ces insectes ravageurs, on distingue notamment les noctuelles, les teignes, les tordeuses… Plusieurs autres espèces « d’enrouleuses et de tordeuses » de la famille de papillons nocturnes appelée Tortricidae s’attaquent aussi aux pommiers. Ce terme de tordeuse en nommée en référence à l’habitude de la chenille de se protéger des prédateurs en enroulant les feuilles autour d’elles à l’aide de fils de soie, causant des dégâts non seulement aux feuilles mais aussi aux bourgeons, aux jeunes pousses et aux fruits.

La toile est donc celle des chenilles d’Yponomeuta qui sont phytophages et mangent les feuilles du pommier

Chenilles

Le 3 juin, a été observé un autre site d’attaque sur le pommier du fond du jardin

Et les autres acteurs invisibles?

Participent à ce festin , d’autres petits insectes, les pucerons et acariens et parmi eux les tétranyques.

Tétranyque

Le tétranyque est un minuscule acarien phytophage de la famille des Tétracidés. Il vit et se nourrit des feuilles et des bourgeons des vignes et des arbres fruitiers provoquant des dégâts sur la plante

Les tétranyques, par leur petite taille (inférieure à 1mm), doivent être recherchés à la loupe. Vous pourrez observer de minuscules formes jaunes, rouges ou noires bougeant dans des toiles fines et soyeuses. Ils sont généralement localisés sur la face inférieure des feuilles

A suivre….

Ce texte est un essai d’un jardinier non spécialiste de ces hôtes du verger-maraîcher, s’inspirant de toute la littérature sur ce sujet, d’une conférence de Samuel Dagnous arachnologue sur le rôle des araignées et des conseils de Stéphane Pestel (Agrobio à Varrades (https://www.spn-agrobio.fr/)

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