La Haie Sèche

La technique consiste à entasser des branchages de bois mort, des racines, des rameaux à l’horizontale entre des piquets en bois jusqu’à un mètre de hauteur.

La haie sèche, pourquoi faire ?

“Cette technique ancestrale, dont il existe des traces archéologiques de l’ère celte, a été remise en vogue par l’écologue allemand Hermann Benjes pendant les années 1980. On les appelle d’ailleurs parfois des “haies de Benjes”.
Les “haies sèches” protègent des animaux sauvages et domestiques. Ces clôtures sont constituées de branchages placés entre deux rangs de piquets. La mise en place est possible en toute saison et représente une solution simple, rapide et peu coûteuse pour clôturer un jardin, un potager ou un verger. Nous l’avons ici dans notre jardin à Saint Colomban dédoubler de la clôture pour servir aussi de brise-vent dans les vents de Nord-Est pour protéger nos plantations de fruitiers

Pour construire une haie sèche, il faut planter deux rangées de piquets espacés d’un mètre . L’espace entre les deux rangées est de 50 à 80 cm et, pour les jardins ou potagers susceptibles d’être visités par les chevreuils, une hauteur d’1,80 m est préconisée.
Pour les piquets, l’essence choisie doit être imputrescible (châtaignier, acacia, chêne…). Nous n’avons pas choisi!. Ensuite, entre les piquets, il suffit simplement d’empiler des branches, fraîches ou sèches, et de préférence assez ramifiées. Aucune essence n’est ici conseillée. Le fait d’entrelacer certains branchages crée une plus grande résistance. Il est possible d’ajouter des feuilles mortes, des résidus de tailles d’arbres et d’arbustes.

Nous avons choisi ici un espacement d’1m 50, les deux piquets avec une hauteur de 1m50 que nous avons récupéré du défrichage du jardin ou des parcelles autour, avec 40 cm entre les deux piquets de la même rangée
L’entrelacement des branches est parfois difficile mais en les tassant, tout rentre…

Comment évolue une haie sèche dans le temps ?
La haie sèche forme une clôture, elle protège les cultures du jardin du vent et peut même servir de support pour des légumes grimpants. Elle accueille la biodiversité en créant un habitat pour la faune : les oiseaux, les hérissons, les insectes… Peu à peu, les branchages vont se décomposer et créer à la base de la haie une terre végétale riche en matière organique. Les graines d’arbres et d’arbustes, présentes dans les déjections d’oiseaux, vont germer dans le sol ; une haie naturelle de noisetier, d’érable sycomore, d’aubépine, de prunellier… va petit à petit se créer ! Il faudra par contre être patient le temps que la haie se mette en place. Les graines contenues dans les déjections des visiteurs de la haie (petits mammifères, oiseaux, …) ensemenceront l’amas de branchages avec les graines d’espèces végétales environnantes. La haie sera donc constituée des espèces végétales des alentours.
Par ailleurs, cette haie peut servir de tuteur, de support aux potirons, concombres, melons, ou à la capucine par exemple.Enfin, ces haies mettant les cultures à l’abri des vents mais retiennent aussi les feuilles mortes et servent donc de réservoir de matière organique à proximité des zones cultivées…

Quelle utilité pour la biodiversité au jardin ?
La haie, qu’elle soit vivace ou sèche est un excellent coupe-vent. Elle contribue par ailleurs à préserver la biodiversité en fournissant nourriture et abri. Ce sont en premier les insectes qui vont y trouver refuge en nombre, notamment certaines espèces de carabes qui sont fort utiles pour limiter la prolifération des limaces et escargots. D’autres insectes auxiliaires très intéressants pour le jardinier s’y inviteront, comme la chrysope. Cette dernière est grande consommatrice de pucerons, et ce, bien plus que la larve de coccinelle.
C’est également un refuge pour bien de petits mammifères qui peuvent s’y cacher en été comme en hiver. Le hérisson figure parmi les animaux qui apprécient ce genre d’aménagement. Il peut être possible d’y prévoir d’emblée un espace pour qu’il y niche.
D’un point de vue purement pratique, les branchages que vous voyez sur les photos viennent du défrichage du terrain et c’est une bonne manière pour les entasser sans avoir à les broyer.
Une fois la hauteur atteinte, passez un fil de fer ou tout autre lien en zigzag d’un piquet à l’autre sur le haut afin d’éviter qu’ils ne s’écartent.

La haie peut servir de tuteur, de support aux potirons, concombres, melons, ou à la capucine par exemple. Ces haies mettent les cultures à l’abri des vents et retiennent aussi les feuilles mortes et servent donc de réservoir de matière organique à proximité des zones cultivées…

A venir… l’observation de l’évolution de notre première haie sèche. Cette technique naturelle a toutefois un revers. Si vous n’y ajoutez pas tous les ans de nouvelles branches, les graines apportées par les oiseaux et autres mammifères vont y trouver un terrain propice pour leur développement. Cette structure s’entretient facilement. A mesure que les branchages se décomposent et se tassent, il est toujours possible d’en rajouter par en haut. On peut même insérer des rameaux supplémentaires par le côté pour reboucher un trou. le mieux est peut-être de prévoir à long terme et sous la haie morte disposer des châtaignes, des noisettes, des baies de sureau ou d’aubépine, les samarres du frêne, et de laisser la clôture protéger la croissance des petits arbres qui vous feront une haie vive quand la haie morte aura vécu… Passionnant à suivre

Référence La construction d’une haie sèche : clôture de tradition très ancienne Rustica 2021

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *